Voilà 11 mois que je suis non-fumeuse.

J'ai fumé pendant plus de 30 ans, avec le désir malheureux , les dernières années, d'arrêter. J'avais déjà arrêté 2 fois, pendant l'allaitement de mon fils, et beaucoup plus tard, à la suite de la lecture du livre d'A*** C***. Mais j'ai à chaque fois repris car j'associais la cigarette à une forme de liberté.
Lorsque je me suis inscrite au mois sans tabac, je trouvais cette opération grotesque et je n'y croyais pas du tout. Mais j'ai eu la chance extraordinaire de tomber sur une interlocutrice géniale à propos de laquelle je ne regrette qu'une chose : avoir oublié son nom pour pouvoir ici encore la remercier à nouveau.
L'arrêt de la cigarette a été, rétrospectivement, d'une facilité déconcertante grâce à l'accompagnement de cette personne qui a su trouver les stratégies et les mots les plus adaptés à mon cas.A chaque coup de fil, je me sentais galvanisée, fière et de plus en plus forte et assurée de m'en sortir. J'ai utilisé quelques pastilles de nicotine au début, sur les conseils de ma tabacologue, mais très vite, il m'a suffit d'avoir des plaquettes dans mon sac, dans ma voiture et à mon domicile pour être sereine. J'ai craqué une fois au début à cause d'une fête arrosée mais cet accident m'a rendue encore plus forte et déterminée et depuis, je non-fume allègrement.
Chaque jour je m'émerveille de la liberté que j'ai recouvrée. Je fais du sport sans être essoufflée, je respire à pleins poumons en randonnant, je hume les parfums du printemps, les fleurs de l'été, les fruits d'automne. J'ai retrouvé un rapport normal au temps qui a cessé de défiler à toute allure. J'ai retrouvé le goût (je n'ai jamais aussi bien cuisiné). Ma maison sent bon, mes vêtements aussi, mes cheveux, mes mains. J'ai l'haleine d'une adolescente et le teint d'une Bretonne. Grâce au sport, je n'ai pas grossi. Le plus miraculeux, c'est que désormais, je ne suis plus du tout tentée par la cigarette. J'ai un collègue qui fume, et je peux sortir discuter avec lui sans avoir le moins du monde envie de lui demander une "taff". Je trouve même que sa cigarette est un peu incommodante mais autant que peut l'être une mauvaise odeur passagère de goudron quand il y a des travaux.Je me suis rendue à de nombreuses fêtes avec des fumeurs et là encore je n'ai pas été tentée. Malgré le vin, les nourritures riches, le café. Je sais en mon for intérieur que je suis sauvée, sortie d'affaire, libérée de ce cauchemar qui a duré si longtemps. Chaque mois, à l'heure des comptes, je me félicite de ne pas avoir été obligée de dépenser tout cet argent. Avec l'augmentation du prix de tout, et particulièrement de la nourriture, quand je fais les courses, je me dis "heureusement que tu ne fumes plus!!" Sans la cigarette, non seulement on retrouve une vie meilleure, mais en plus, mentalement, on est délivré de la culpabilité qui nous enserrait à chaque volute de fumée. J'ai appelé Tabac Info service comme ça, presque pour vérifier que mes préventions contre ce service gouvernemental était nul et finalement ce simple appel m'a sauvée. Si j'avais su que ce serait si simple, je me serais inscrite avant. Faites-le, votre bonheur ne tient qu'à un bête coup de fil.