Questions / Réponses

Bonjour et merci pour votre question.

Vous souhaitez arrêter de fumer et c’est une très bonne décision !

Cependant vous souffrez d’anorexie mentale et alors que vous êtes suivie et en phase de guérison, vous avez très peur de replonger lors de l’arrêt. Vous vous demandez comment faire.

Voici donc quelques éléments pour vous aider dans votre démarche.

Sachez premièrement qu’il n’y pas de contre-indications à l’arrêt du tabac, il n’est jamais trop tard pour arrêter et que les bénéfices sont nombreux .

Votre pathologie n’est pas un frein à l’arrêt mais peut être vue comme une fragilité qu’il convient de prendre en compte. Si une personne diabétique rêve de faire un marathon, rien ne l’en empêche mais elle devra se préparer, et réajuster certains paramètres au fil de la course pour éviter tout risque d’hypoglycémie. De votre côté c’est la même chose, il convient de bien vous préparer et d’évaluer au fil du sevrage les différents paramètres qui vous permettent d’avancer de façon sereine.

Concrètement comme pour n’importe quel fumeur, pour démarrer un sevrage, il convient d’identifier vos besoins en nicotine, et pour cela vous devez évaluer votre dépendance.

Puis vous pourrez calculer la dose de nicotine à laquelle vous êtes habituée : en moyenne, une cigarette manufacturée correspond à 1 mg de nicotine absorbée, et une roulée équivaut à 2 mg.

En fonction de votre degré de dépendance à la nicotine et de votre consommation de cigarette, vous connaîtrez alors vos besoins, et vous pourrez choisir vos aides dans l’arrêt. Par exemple, un fumeur ayant l'habitude de fumer 20 cigarettes par jour choisira, des patchs à 21 mg sur 24 heures.

Les substituts oraux comme les gommes, comprimés à sucer, comprimés sublinguaux, spray ou inhalateur, complètent l’action du patch. Il faut donc en consommer autant que de besoin au fil de la journée.

Pour en tirer tous les bénéfices, pensez à bien lire la notice des substituts afin de les utiliser de la bonne façon.

Sachez aussi que les personnes qui tirent très fort sur leurs cigarettes ont souvent besoin d'une dose plus forte de substituts nicotiniques. De manière générale, les fumeurs très dépendants profiteront grandement d'un traitement de substitution et du suivi par un spécialiste.

Au contraire, les personnes qui fument leur première cigarette de la journée plusieurs heures après le réveil peuvent parfois se passer de substitut nicotinique mais ont souvent besoin d’un soutien psychologique.

Dans votre situation il convient effectivement d’être prudent et de toujours informer les professionnels de santé qui vous suivent de votre désir d’arrêt. En concertation avec eux, vous pouvez choisir le moment ou la méthode la plus adaptée pour assurer un sevrage tout en préservant l’équilibre que vous avez trouvé face à votre pathologie.

Nous vous encourageons aussi à être accompagné par un(e) tabacologue en face à face ou à distance pour bénéficier d’un soutien personnalisé.

Et enfin souvenez-vous qu’arrêter de fumer c’est comme débuter un nouveau sport, on ne gagne pas la médaille d’or du jour au lendemain. Donc si vous craquez pour quelques cigarettes au début, ce n’est pas grave, mais si vous continuez à vous entraîner malgré tout, ça c’est formidable. Et un jour viendra, où même les cigarettes qui vous semblent indispensables pourront être éliminées.  

Quelle que soit votre méthode, n’hésitez pas à joindre un(e) tabacologue de tabac info service au 39 89. Vous pourrez poser des questions et être soutenue dans votre démarche.

Arrêtez de fumer est le plus beau cadeau que vous puissiez faire à votre santé, alors bon sevrage !