Questions / Réponses

Vous vous posez des questions sur l'arrêt, sur les traitements existants, les méthodes pour y arriver, ... ? Dans cette rubrique, Tabac info service répond aux questions les plus fréquemment posées et vous donne les clés pour mieux appréhender votre démarche d'arrêt du tabac.

Votre question

Aborder le sujet avec mon compagnon

Bonjour,
Mon compagnon est un gros fumeur depuis des dizaines d'années. Il a évoqué l'idée d'arrêter de fumer du tabac. Il vapote notamment. Mais il n'a jamais réussi à arrêter complètement la nicotine. Il vient d'être hospitalisé en urgence et cela maintenant 8 jours qu'il n'a pas fumé ni vapoté. Et il va sortir de l'hôpital d'ici quelques jours. Je me dis que c'est peut-être une très bonne opportunité pour lui d'essayer d'arrêter. Notamment car il a très peur de la phase de sevrage. Mais je ne sais pas comment aborder ce sujet sensible sur lequel nous nous sommes souvent disputé ( je ne suis pas fumeuse et suis très inquiète pour sa sante). Auriez-vous des conseils à me donner ? Je n'ose pas trop aborder le sujet en premier de risque de lui redonner envie de fumer s'il n'y pensait pas lui-même au moment de notre conversation... Merci de vos conseils. Cordialement.

Notre réponse

Bonjour,

Nous vous remercions pour votre question.

La consommation de tabac entraîne une dépendance à la nicotine présente dans la fumée du tabac. A cause de cette dépendance, arrêter de fumer n’est pas une décision facile à prendre. Cela peut prendre un certain temps avant que sa décision murisse. Mais, quand il sera prêt à arrêter de fumer, votre proche aura certainement besoin de savoir qu’il peut compter sur une aide.

Généralement, quand on lui parle de sa consommation, la réaction d’une personne qui fume est négative, elle est sur la défensive. Elle peut ressentir la discussion comme une atteinte à sa liberté. 

Par contre, les remarques d’un enfant ont souvent un effet motivant, tout comme l’intervention d’un médecin. Beaucoup de fumeurs décident d’ailleurs d’arrêter suite à l’annonce d’une maladie par leur médecin. Mais ce serait dommage d’attendre que la maladie se déclare pour arrêter de fumer…

Vous l’avez déjà compris, il n’est pas toujours facile pour une personne qui fume d’accepter des remarques d’un adulte. Alors, pour que les choses se passent au mieux, voici des petits conseils :

  • Minimiser la difficulté de l’arrêt, décourage la personne. Ne lui dites pas «  C’est facile, y’a qu’à faire comme ci ou comme ça », mais reconnaissez ses difficultés par des phrases telles que « Je peux comprendre que tu ressentes ça comme pas si facile », « En effet, ça doit être perturbant de changer tes habitudes»Plus votre attitude sera ouverte et acceptante, plus la personne se sentira aidée.
  • Si elle se sent en confiance avec vous, il se peut que la personne qui fume ouvre la discussion au sujet du tabac. Elle vous dit par exemple « Je pense que je devrais arrêter de fumer mais c’est difficile », « Mon médecin m’a dit que je devrais arrêter de fumer », ou « Je suis de plus en plus essoufflé(e) »,…. 

Que lui répondre ? Soyez attentif à ces ouvertures de discussion et montrez-lui que vous trouvez très positive cette idée d’arrêter de fumer. Dites-lui que vous êtes disponible pour l’aider, et que de l’aide existe.

Voici quelques exemples de phrases que vous pouvez utiliser : « Je suis si content(e) que tu penses à arrêter de fumer », « Quelle bonne idée, as-tu déjà choisi une date d’arrêt ? », « Je sais qu’arrêter n’est pas facile mais je suis certain que tu peux y arriver », « Tu n’es pas obligé(e) de faire ça seul(e) ; de l’aide existe, par exemple des tabacologues ».

  • La personne n’en parle pas spontanément. Comment initier une discussion ? Nous vous conseillons de formuler une question plutôt qu’une affirmation : « Penserais-tu à arrêter de fumer un jour ? » sera mieux accepté que « Tu devrais arrêter de fumer ». Evitez de critiquer, harceler, juger, exiger, réprimander, ou comparer à d’autres personnes. Parlez plutôt de vos ressentis. Parlez en votre nom, avec des « je » et pas des « tu ». Dites : « Je suis préoccupé(e) pour ta santé » plutôt que : « Si tu continues comme ça, tu auras des ennuis de santé ».

On illustre cela en disant : « Le « TU » tue ».

Voici quelques exemples de phrases qui permettent de démarrer une conversation : « J’ai entendu à la radio que le tabac va augmenter, ça devient cher, qu’en penses-tu ? » « J’ai entendu parler des maladies liées au tabac. Ça fait me peur », « Qu’est ce qui t’empêcherait, en fait, d’arrêter de fumer ? »…

  • Encouragez la personne en lui disant que vous la croyez capable d’y arriver et que vous en seriez heureux/se car vous vous préoccupez d’elle.
  • Informez-la des possibilités d’aides extérieures, par exemple le numéro 39 89 de Tabac Info Service les centres d’aide aux fumeurs… et laissez-la y réfléchir.
  • Néanmoins, respectez  la décision du fumeur. L’arrêt du tabac est une décision personnelle. C’est donc la décision de la personne et non la vôtre. Si elle ne souhaite pas arrêter ou si elle postpose son arrêt, vous pouvez la laisser prendre le temps de réflexion nécessaire.
  • Cependant, ne vous oubliez pas : respecter son choix ne veut pas dire subir sa fumée. La fumée passive est dangereuse pour votre santé. Demandez gentiment à votre proche d’aller fumer dehors. Ce sera d’ailleurs bénéfique pour sa santé également car il/elle ne  sera déjà plus exposé(e) à cette fumée passive très nocive pour lui/elle également. Et ce sera peut-être un premier pas vers une décision d’arrêt.

Et si vous souhaitez de l'aide ou du soutien dans votre démarche avec votre mari, vous pouvez contacter gratuitement un tabacologue de Tabac info service au 39 89.

Bonne continuation et tenez bon !