
Questions / Réponses
Vous vous posez des questions sur l'arrêt, sur les traitements existants, les méthodes pour y arriver, ... ? Dans cette rubrique, Tabac info service répond aux questions les plus fréquemment posées et vous donne les clés pour mieux appréhender votre démarche d'arrêt du tabac.
Votre question
Les statistiques qui me paniquent
Bonjour à tous,
Dans quelques heures, cela me fera 7 jours sans fumer.
C’est ma 6ème tentative.
La 1ère a eu lieu à l’âge de 22ans environ et a duré 6 mois.
3 autres ont suivi et auront duré entre 9 mois et 20 mois environ.
Et je me suis lancé dans ma 5ème tentative il y a +/- 13 ans (à l’âge de 50ans) et le sevrage aura duré un peu plus de 5ans.
Au cours des derniers trimestres, je fumais jusqu’à 50 cig/jr.
Quand d’une part, je lis que :
i) en l'absence d'aide psychologique et sans recours aux TCC, les chances d'arrêter de fumer atteignent 5% au maximum,
ii) les sensations de manque / pulsions d'envie de fumer mettent pas moins de 3 mois à s’espacer puis à disparaître mais qu’elles peuvent se prolonger bien davantage sur plusieurs mois pour les gros fumeurs,
iii) que 15% environ des fumeurs présentent une dépression un an après l'arrêt du tabac,
et que d’autre part, je précise que pour cet essai, comme pour les 5 précédents, je ne recours à aucun substitut ni médicament, ni séance de TCC (ni alcool ou autres substances addictives… !)
ma QUESTION est donc :
- Dois-je me préparer tout de suite à mon 6ème échec (et à ma possible et très hypothétique 7ème tentative de sevrage dans quelques années… !)
Autrement dit, dans des parcours semblables au mien, que faut-il faire pour se retrouver dans les 5% gagnants ?!!! Car beaucoup plus que la sensation de manque (que je ne découvre donc pas comme lors d’un premier arrêt) et dont je finis par m’accommoder tant bien que mal, ma crainte – pour ne pas dire ma hantise – est de retomber dans cet esclavage. Cette seule perspective va même jusqu’à provoquer des moments de pure panique. Si je n’ignore nullement que compte-tenu de ma consommation, je suis destiné à rester fumeur pour le restant de mes jours mais "fumeur abstinent", tout de même, en fonction de vos connaissances, une telle obsession chez moi est-elle du déjà vu ? Ou bien est-ce encore une ruse du cerveau et de mon ICS pour que je replonge ? Ou alors serais-je un border-case (à l’une des extrémités d’une brave vieille courbe de Gauss des nicotino-dépendants…)
Merci beaucoup par avance pour votre réponse qui m’aidera, quelle qu’elle soit.
Thierry
Notre réponse
Bonjour,
Bravo pour cette 5ème tentatives, ça prouve votre motivation à vouloir en finir avec le tabac !
Non ! Ne préparez pas votre échec et concentrez-vous plus au succès de cette tentative. Il ne faut jamais regarder le verre à moitié vide mais plutôt à moitié plein !
Lorsqu'on fume on développe 3 dépendances :
- la dépendance physique : c'est le besoin de nicotine. Il faut compter 2 à 3 mois pour s'en sevrer même pour les gros fumeurs. Par contre, effectivement, vous avez plus de chances de réussites en utilisant un substitut nicotinique ou la cigarette électronique. Si pour le moment votre choix est de ne pas en utiliser, il n'y a pas de souci, mais du coup gardez en tête qu'il vaudra mieux craquer sur un substitut nicotinique ou une cigarette électronique plutôt que sur une cigarette !
- la dépendance comportementale : c'est le fait de fumer en fonction de ses habitudes (fin de repas = cigarette, café = cigarette ...). Effectivement les thérapies comportementales aident beaucoup, mais vous pouvez le faire seul. A vous de trouver de nouveaux rituels, par exemple fin de repas = chewing-gum ou tisane ...
- la dépendance psychologique : c'est le fait de fumer en fonction de ses émotions (anxiété = cigarette, triste = cigarette ...). Là aussi vous pouvez petit à petit apprendre à gérer vos émotions différemment. Par exemple, si vous êtes énervé, plutôt que d'aller fumer, vous pouvez aller prendre une douche, écouter de la musique relaxante, aller marcher ...
Donc vous pouvez y arriver, concentrez-vous sur votre succès et non sur un "potentiel" échec !
Néanmoins, si vous avez besoin d'aide dans votre sevrage, n'hésitez pas à vous faire accompagner par un(e) tabacologue près de chez vous, ou un(e) tabacologue de la ligne Tabac Info Service au 39 89.
Bonne continuation.