
Questions / Réponses
Vous vous posez des questions sur l'arrêt, sur les traitements existants, les méthodes pour y arriver, ... ? Dans cette rubrique, Tabac info service répond aux questions les plus fréquemment posées et vous donne les clés pour mieux appréhender votre démarche d'arrêt du tabac.
Votre question
toux du sevrage
Fumeur endurci (pipe puis cigarettes) pendant 30ans, j’avais réussi un sevrage total de 5ans puis échoué en reprenant à nouveau la cigarette pendant 8ans (à hauteur de 30 cig./jour) jusqu’en mai dernier où j’ai arrêté à nouveau, du jour au lendemain sans médicament ni substitut ni vapotage. J’en suis donc à un peu plus de 4 mois sans tabac aujourd’hui.
Si j’ai ressenti très vite les premiers bénéfices apparents et tangibles, je n’ai pas pu échapper, bien entendu, aux symptômes de sevrage. Ils sont tous survenus brusquement voire brutalement, y compris pour la prise de poids (IMC 25 à IMC 27… !) alors que j’ai réussi à ne pas changer mon hygiène alimentaire.
Exception faite des étourdissements, j’ai cependant ressenti au cours des 3 premiers mois, presque tous les symptômes du sevrage. J’insiste sur leur aspect brutal et même violent…! Tour à tour, ils disparaissaient puis réapparaissaient quelque temps après sans motif apparent autre que la privation de tabac. Fortement secoué par ces troubles permanents, dix fois, vingt fois, cent fois, j’ai songé à rallumer une de ces maudites clopes dont deux paquets étaient toujours restés à portée de main (et encore aujourd’hui… !)
Pour que les fumeurs-internautes qui liront mon message soient bien convaincus d’avoir à continuer de lutter contre cette addiction, en voici une liste en résumé : énorme fatigue, insomnie et forte agitation nocturne, troubles digestifs, humeur dépressive et surtout anxiété, impossibilité de me concentrer et évidemment irritabilité, nervosité, colère, agressivité, etc., perte d’appétit en alternance avec des phases de boulimie (sans envie de sucré cependant… !)
La quasi-totalité de ces symptômes est en forte régression. Certains ont même disparu et ceux qui restent ne sont plus handicapants sauf 2 : la prise de poids, à laquelle je suis en train de m’attaquer.
Le 2nd symptôme qui, lui, m’inquiète et fait l’objet de ma question est l’apparition d’une toux que Tabac Info Service, si j’ai bien tout compris, attribue au « processus de décrassage des poumons » avec expectoration des mucosités bronchiques faisant remonter les « poussières » et tout ce qui encombrait les bronches du fait de la paralysie des cils bronchiques.
Alors que je n’avais absolument jamais eu à subir la « toux du fumeur », même le matin, ce symptôme est apparu au terme de 4 ou 5 semaines de sevrage. A proprement parler, il ne s’agit pas de toux sèche ou irritative, mais plutôt d’une sorte de sensation de gêne, toujours en journée jamais la nuit, qui n’intervient plus actuellement que 3 fois/jour environ ou 4 au très grand maximum, au réveil, vers 11h puis 17h) et qui m’incite à cracher, en une seule excrétion très légère, du mucus en partie incolore et en partie jaunâtre (couleur fumée de cigarette sur des revêtements blancs ou du papier). Les crachats n’ont jamais comporté de trace sanguinolente ou de résidus verdâtres pouvant signaler une infection et je n’ai aucune poussée ganglionnaire.
En vous lisant, j’ai noté que cette forme de toux cesse en trois à quatre semaines environ. Sans l’ombre d’un doute, elle régresse très régulièrement pour ce qui me concerne mais j’en suis cependant à 3 mois après son apparition… ! D’où ma question : peut-elle se prolonger « normalement » au-delà de 6 ou 9 mois ? Ou dois-je m’inquiéter dès maintenant ?
Message aux fumeurs invétérés qui hésitent encore ou à ceux qui sont retombés dans cette saleté de dépendance :
« Ce message est long, trop long pourrez-vous penser, mais en le rédigeant j’ai surtout songé aux candidats à l’arrêt qui, je l’espère pour eux, me liront : arrêter de fumer est un défi véritable ! Il ne faut surtout pas se mentir et se dissimuler les grosses difficultés que cela peut représenter ni les obstacles que l’on rencontrera et dont on ne peut connaître à l’avance ni le nombre, ni la durée et pas davantage l’intensité. Mais j’affirme que si vous pouviez vous douter et imaginer par avance, ce que je sais impossible en pratique, de l’ampleur de tous les bénéfices de l’arrêt, j’affirme sans risque de me tromper que les 100% de ces candidats à l’arrêt auraient déjà commencé la semaine dernière…!
Et bravo et merci à Tabac Info Service ! Ils sont ponctuels, sympathiques et… patients !!!
Notre réponse
Bonjour,
Merci pour votre message et vos encouragements envers tous ceux qui songent à stopper la cigarette.
Bravo pour ces 4 mois sans tabac, vous pouvez être très fier de vous ! A vous lire, nous comprenons qu'il y a eu des moments très difficiles, mais vous avez su y faire face et aujourd'hui cela va de mieux en mieux. C'est extrêmement positif.
Concernant la prise de poids, il est vrai que la cigarette a un petit effet coupe-faim et qu'elle augmente un peu le métabolisme, mais il n'y a généralement pas de raison d'aller au delà des 2 à 3 kilos si on ne mange pas plus. Peut-être avez-vous augmenté les quantités dans votre assiette, même sans vous en rendre compte? Nous vous conseillons d'éliminer les grignotages et de favoriser au moment des repas, les légumes, les fruits, les laitages... vous pouvez manger raisonnablement des féculents à chaque repas (mais il faut éviter de s'en resservir). Les kilos pris très récemment ne sont pas encore bien installés, aussi ils devraient se déloger assez facilement.
Ensuite, concernant la toux, vous avez tout à fait raison... suite à l'arrêt du tabac, le corps, notamment les poumons, éliminent la pollution accumulée durant des années de tabagisme. Ce qui peut entraîner de la fatigue, des irritations, de la toux... et ces symptômes peuvent persévérer au delà de quelques semaines selon les personnes. Sans autre symptôme que la toux, nous pensons qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter... maintenant, et pour être parfaitement rassuré, n'hésitez pas à consulter votre généraliste. S'il le juge nécessaire, il pourra vous prescrire des examens complémentaires, après tout, nous ne sommes jamais trop prudent et si cela peut en plus vous permettre d'avoir l'esprit tranquille, c'est une option à envisager.
Prenez bien soin de vous, ne lâchez rien !